Le relief, acteur central de l’alchimie viticole
Si les sols déterminent le potentiel, c’est le relief qui orchestre la manière dont chaque parcelle va utiliser ses ressources. Coteaux, terrasses, vallons… chaque configuration impose son langage à la vigne.
Des terrasses héritées du temps : morphologie et microclimats
- Altitude : Entre 80 et 220 mètres.
- Pentes : De 5 % à 25 % sur les secteurs les plus escarpés.
- Orientation dominante : Sud et sud-est, optimisant l’ensoleillement et limitant le risque de gel printanier.
- Effet de rétention thermique : Les terrasses accumulent la chaleur le jour et la restituent à la vigne la nuit, accélérant la maturation des raisins.
Ce jeu d’exposition se traduit de façon spectaculaire lors des années extrêmes : en 2022, les parcelles exposées plein sud ont pu atteindre des degrés potentiels inédits, jusqu’à 14,5 % d’alcool sur des Merlots précoces, quand les plateaux nord limitaient la montée en maturité et sauvegardaient fraîcheur et tension (origine : données Syndicat viticole Montauban).
Les coulées d’air et la lutte contre les maladies
La configuration en couloirs naturels provoque des effets de brise réguliers, surtout tôt le matin et en fin d’après-midi. Cela a plusieurs conséquences :
- Moins de stagnation d’humidité, ce qui réduit la pression du mildiou et de la pourriture grise, enjeux majeurs pour des cépages comme le Chardonnay ou le Cabernet.
- Une ventilation constante qui permet, dans les années pluvieuses (2018, 2021), de limiter le recours à des traitements phytosanitaires.
Certains domaines, tels que le Château Boujac, favorisent désormais la plantation sur les pentes les plus ventilées pour bénéficier naturellement de cet “effet assainissant” (source : entretien avec le vigneron, 2023).